Avant le développement des grandes surfaces, les «boutiks» chinois, indiennes, zarabs étaient le lieu où on achetait son essence, ses épices, où on se retrouvait pour causer. Des commerces qui ont gardé leur authenticité tout en traversant les décennies, tant bien que mal…
Alé la boutik…. Ti Kaf !
“À l’époque des premières boîtes de nuit, les soirées se terminaient chez nous”, raconte non sans nostalgie Ah-Kioon Wong Tze Kioon
Point de rencontre du quartier.
Dénicher la boutik chinois Ti Kaf n’est pas chose aisée.
Coincée entre deux petites cases, l’enseigne a pourtant eu ses heures de gloire, pendant des décennies et jusqu’aux années 1990. Elle n’était pas qu’un lieu de courses alimentaires : c’était LE commerce du coin, “la référence de l’ouest”, Le point de rencontre des habitants du coin, des juges, des artistes, et même des gendarmes qui venaient partager le cari avec la famille le dimanche.
“À l’époque des premières boîtes de nuit, les soirées se terminaient chez nous”, raconte non sans nostalgie Ah-Kioon Wong Tze Kioon, le fils aîné des propriétaires qui gère désormais la boutique avec sa mère.
Une époque où l’Hermitage était un village de pêcheurs, où les hôtels et les habitations n’avaient pas encore grignoté le littoral. La boutique ouvrait alors ses portes à 5h -contre 7h aujourd’hui-, et ne fermait que lorsque le dernier client décidait de partir. Si l’enseigne chargée de posters de Bob Marley, de bibelots et de souvenirs ramenés des nombreux voyages d’Ah-Kioon, est la digne représentante du dernier quartier créole de l’Hermitage, elle souffre depuis plusieurs années de l’arrivée des grandes surfaces.
Mais pour l’heure, hors de question pour les Wong Tze Kioon de mettre la clé sous la porte.
Retrouvez Ti Kaf, la boutik sinoi de la famille Wong Tze Kioon
53 Chemin de l’Hermitage, Saint-Paul Ouvert 7/7j